15 avril 2009

La soupe au shu !



Cette petite théière taïwanaise brune est l'oeuvre d'une dame potier se nommant Cai Man Zu. Une très jolie théière aux formes contemporaines qui se comporte merveilleusement bien avec les Pu Er cuits (appelés 'shu').

La terre est relativement poreuse, sa densité moyenne permet au thé de s'incruster facilement et de culotter assez rapidement l'intérieur de la théière. Cette terre particulière donne l'impression d'alléger considérablement l'infusion de ces Pu Er cuits. Ces derniers s'avèrent souvent assez lourds, puissants et surtout trop basiques donc peu intéressants. Je pense que les shu, même les meilleurs, sont plus difficiles à réussir que les autres car leur processus de fermentation est complexe et avant toute chose, peu naturel. Il est par conséquent préférable de se prémunir d'un outil technique pour les aborder. C'est un avis personnel. Par exemple, on n'infusera jamais un shu dans un zhong car il est trop neutre (là encore, c'est un avis très personnel...). Ce type de terre à culottage rapide permet de rééquilibrer ces thés difficiles en rajoutant une certaine "coloration" (grâce notamement à ce dépôt de thé) tout comme un appareil électronique peut améliorer une sonorité ou une image. Elle donne beaucoup de relief à l'ensemble, critère très appréciable !

Comme souvent, le visuel est très important dans une dégustation. Un plat ne semblera-t-il pas meilleur quand il est joliment présenté ? Pareil pour un verre à vin, etc... L'oeil précède l'action du palais et du nez. Cette théière ne déroge pas à la règle. L'aspect un peu granuleux de couleur brun-chocolat est en parfait accord avec les notes chocolatées de certains shu. Mais le brun évoque également la terre, ce parfum si caractéristique des Pu Er cuits.

Il est intéressant d'associer à cette théière des ustensiles de même couleur : pot de réserve brun ou noir, plateau en bois sombre, assiette assortie, etc... Effet visuel placebo ? Peut-être, en tout cas ça marche, les shu ne m'ont jamais semblé aussi bons (même les moins bons) depuis qu'ils sont préparés dans cette petite taïwanaise !

Remarque : il semblerait que les Rochers soient également très à l'aise avec ce type de terre; logique !

8 avril 2009

Lachrymae or Seaven Teares




En cette période de Semaine Sainte...


Flow, my tears, fall from your springs!
Exiled for ever, let me mourn;
Where night's black bird her sad infamy sings,
There let me live forlorn.

Down vain lights, shine you no more!
No nights are dark enough for those
That in despair their lost fortunes deplore.
Light doth but shame disclose.

Never may my woes be relieved,
Since pity is fled;
And tears and sighs and groans my weary days
Of all joys have deprived.

From the highest spire of contentment
My fortune is thrown;
And fear and grief and pain for my deserts
Are my hopes, since hope is gone.

Hark! you shadows that in darkness dwell,
Learn to contemn light
Happy, happy they that in hell
Feel not the world's despite.

John Dowland (1604)



VERSION POUR CONSORT DE VIOLES DE GAMBE


VERSION POUR VOIX DE CONTRE-TÉNOR ET LUTH

TRADUCTION :

Coulez, mes larmes, jaillissez de vos sources;
Banni à jamais : laissez-moi me plaindre
Où l'oiseau noir de la nuit chante sa honte ignominieuse,
Laissez-moi vivre en solitaire.

N'éclairez pas plus longtemps, lumières vaines,
Aucune nuit n'est assez sombre pour ceux
Qui pleurent, désespérés, leur dernier bonheur,
La lumière ne dévoile que la honte.

Peut-être que ma douleur ne sera jamais apaisée,
Car la pitié s'en est allée
Les larmes, les soupirs et les gémissements ont
Dépouillé mes pénibles jours de toute joie.

Du plus haut sommet de la joie,
Ma fortune est précipitée
La peur, le chagrin et la douleur sont ma quittance
Ils sont mon espoir depuis que l'espoir m'a quitté.

Ecoutez, ombres qui vivez dans la nuit,
Apprenez à dédaigner la lumière,
Heureux, heureux ceux qui, aux enfers
Ne sentent plus le dépit de ce monde.

1 avril 2009

A quoi ça sert ?


... à rien !
Si ce n'est à me faire plaisir.

Pas mal de changements, certaines théières sont parties vers d'autres horizons, de nouvelles ont rejoint le groupe qui reste néanmoins parfaitement stable : 20 théières !! Elles proviennent toutes désormais du même endroit.

J'aime tout particulièrement la composition actuelle de ma collection qui ne bougera plus à mon avis. Oui je sais, je dis toujours la même chose, personne ne me croira plus cette fois-ci, d'ailleurs je m'en fiche ! Elle est parfaitement équilibrée (forme, couleur, terre, contenance, etc...) et constituée de 10 taïwanaises de potier et de 10 Yixing en terre épuisée.

Je n'oublie pas de terminer la série "galerie de théières". Il faut que je la réorganise car certains modèles n'en font plus partie. Quand j'aurai le temps et l'envie...

Allez, un petit jeu : quelles sont les nouvelles théières et quelles sont celles que j'ai revendues ou échangées ?

(de haut en bas et de gauche à droite)

CAI MAN ZU (Taïwan) - pu er
WANG JIA QING (Taïwan) - pu er
YANG WEN JI (Taïwan) - pu er
YANG WEN JI (Taïwan) - wulong
YIXING TERRE ÉPUISÉE (Chine) - pu er

LIN GUO XIAN (Taïwan) - dan cong
YIXING TERRE ÉPUISÉE (Chine) - pu er
YIXING TERRE ÉPUISÉE (Chine) - wulong
YANG WEN JI (Taïwan) - pu er
YIXING TERRE ÉPUISÉE (Chine) - rochers

WANG WEN YU (Taïwan) - rochers
CHEN LIAN SHENG (Taïwan) - dan cong
YIXING TERRE ÉPUISÉE (Chine) - rochers
YIXING TERRE ÉPUISÉE (Chine) - pu er
YIXING TERRE ÉPUISÉE (Chine) - pu er

??? (Taïwan) - pu er
YIXING TERRE ÉPUISÉE (Chine) - wulong
YIXING TERRE ÉPUISÉE (Chine) - pu er
LIN GUO XIAN (Taïwan) - dan cong
YIXING TERRE ÉPUISÉE (Chine) - pu er